Sa passion sans bornes pour l’escrime l’a amenée à fermer sa société de décoration intérieure pour embrasser une carrière dans cette discipline et de décrocher, à la force du poignet, une 13ème place aux championnats de France à Limoges en 2019. La pandémie de la Covid-19 a certes agi un coup de frein brutal en plein élan, mais Caroline Mamet ne fait pas partie de ceux qui abdiquent quand on a le sport dans les gênes. Sa mission actuelle est d’encadrer un groupe de jeunes enthousiastes et motivés et de développer le parafencing afin de permettre aux personnes en situation de handicap de découvrir cette nouvelle discipline. Pour une société plus inclusive, et surtout par amour pour l’escrime.
Ce n’était pas une décision facile, mais elle était mûrement réfléchie le jour où elle a choisi de se lancer à fonds dans une discipline qu’elle connaissait à peine. « J’ai en effet fermé ma compagnie de décoration intérieure pour me consacrer à l’escrime. J’étais sûre de moi quand j’ai fait ce choix. C’était ma voie. Ma passion à moi. Je savais que je ne lâcherai jamais », se rappelle-t-elle.
Derrière son sourire omniprésent, se cache en fait une force intérieure qui prend toute sa plénitude lorsqu’elle met son masque et prend son épée pour s’élancer : « c’est comme si le temps ne compte plus. Plus rien n’existe à part moi et mon épée quand je me retrouve face à mon adversaire. Chaque mouvement, chaque assaut doit être réfléchi, et cela se renouvelle constamment parce que le jeu change perpétuellement... C’est comme un jeu d’échec, sauf que les assauts exigent des qualités techniques et d’analyse tout le long d’un combat. »
C’est sans le moindre doute la nature de ce sport, nécessitant des qualités de stratège et de tacticien couplés d’une dextérité extrême, qui l’a attirée et fascinée à la fois. La preuve est qu’à force d’écouter Caroline parler, son enthousiasme finit par réveiller la fibre sportive qui sommeillait trop longtemps en vous. Pourtant, cette mère de deux adorables filles, Maëva et Rachel, s’est initiée à l’escrime assez tard. Des arts martiaux à la course à pied, elle s’est essayée à de nombreuses disciplines avant qu’elle ne jette son dévolu sur ce jeu de combat à l’épée.
Comment est-ce donc arrivé ? C’est en 2016 qu’elle découvre pour la première fois cette discipline sportive à travers Kevin Museliah. C’est alors le début d’une longue et belle histoire qui, gâce à son engagement, l’emmènera très vite vers les sentiers du haut niveau, d’abord à la Réunion, puis en France. «J’ai été vice-championne de la Coupe de la Réunion en 2020 et, lors de ma dernière participation aux championnats de France, j’ai pris la 13e place. Ce fut une expérience dont j’avais toujours rêvé. C’était extraordinaire », affirme celle qui a également pris part à des compétitions en Afrique du Sud aussi bien qu’au Canada.
La force de Caroline, c’est aussi ses deux filles, et son époux, Damien, qui pratiquent tous un ou deux sports. Comme vous l’avez deviné, elle a su transmettre sa passion à ses filles, en particulier la plus jeune, Rachel, qui s’y est mise dès son plus jeune âge.
Quoi qu’elle pratique toujours, Caroline, qui y consacre plus de dix heures par semaine, s’est donnée une nouvelle mission depuis cinq ans bientôt en créant une section d’escrime au sein du Moka Rangers Club. Cumulant à la fois le rôle de prof d’éducation physique et de formatrice, elle et Kevin Museliah encadrent actuellement quelque 80 jeunes au sein du club de Moka. « Ils sont tout aussi passionnés que motivés. La preuve est que la grosse majorité du groupe est toujours là après deux à trois ans. Nous organisons également des compétitions pendant l’année. La création d’une filière escrime au sein du Northern Pirates, club de rugby basé dans le nord de l’île, est une avancée importante parce que cela permettra d’avoir encore plus d’échanges entre les jeunes », explique-t-elle.
Cependant, la championne d’escrime ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, car depuis trois mois elle travaille de concert avec le Comité paralympique mauricien en vue d’encourager la pratique du « parafencing » chez les jeunes souffrant d’un handicap. Ce qui représente, dit-il, une nouvelle ouverture pour de s’apanouir à travers le sport malgré leur handicap.
Et le challenge qu’elle s’est fixé avec l’aide de ses collaborateurs est celui de décrocher une ou plusieurs qualifications pour les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.
Elle y croit fermement ! Et c’est son engagement dans cette toute nouvelle mission qui fait toute la différence...