[DÉCRYPTAGE]
Le sommeil, plus qu'une science
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Le sommeil, plus qu'une science
Le sommeil de l’enfant et de l’adolescent s’inscrit dans la continuité du sommeil du nourrisson. Il va continuer tout au long de l’enfance sa maturation pour se stabiliser peu à peu et présenter de plus en plus de caractéristiques communes avec le sommeil de l’adulte. C’est toute une science. Décryptage.
Au cours de ces dernières décennies, le temps de sommeil moyen des enfants a diminué du fait d’un coucher plus tardif le soir, souvent lié à des contraintes d’organisation familiale lorsque les deux parents travaillent, mais également aux nouvelles activités de la soirée. Les médecins du sommeil s’inquiètent des répercussions de la dette de sommeil qui peut en résulter, car il semble que les conséquences soient très sérieuses sur la santé des enfants.Dès le début, les bébés ont des habitudes de sommeil très différentes et qui varient d’un jour à l’autre. Comment faire autrement à part de s’adapter à leurs habitudes changeantes ? Faut-il faire une croix sur les nuits interrompues ? Selon un article, fort instructif du New York Times, il existe deux écoles de pensée concernant les bébés et le sommeil après les premiers mois où ils ont besoin d’être nourris la nuit : les calmer pour qu’ils s’endorment ou ne pas le faire. Tout parent vous dira qu’il a une tonne d’anecdotes et d’histoire à raconter dessus. Mais tous vous diront qu’ils hésiteront, même aujourd’hui, entre choisir de calmer « bébé » ou ne pas le faire.
Or, les partisans de l’apprentissage du sommeil, dont de nombreux spécialistes, soutiennent qu’en aidant les bébés à apprendre à s’endormir seuls et à se rendormir lorsqu’ils se réveillent pendant la nuit, les parents les aident à acquérir des compétences vitales pour leur confort et leur indépendance.
Il existe deux techniques pour y parvenir selon le NYT : « (i) Graduated extinction, in which babies are allowed to cry for short, prescribed intervals over the course of several nights. (ii) Bedtime fading, in which parents delay bedtime in 15-minute increments so the child becomes more and more tired. »
De nombreux médecins, se basant sur les recherches et études, déclarent que ces stratégies améliorent les habitudes de sommeil des enfants, ainsi que les leurs. Mais il y a aussi des parents qui trouvent l’idée de laisser un bébé pleurer la nuit « trop dure ».
Quoi que vous essayiez ou fassiez, n’oubliez pas que certains bébés ne sont pas de bons, gros ou longs dormeurs. « Les parents doivent être conscients des effets que le manque de sommeil peut avoir sur eux, sur leur niveau de fonctionnement et sur leurs relations, et prendre au sérieux leurs propres besoins en matière de sommeil », expliquent les auteurs de l’article, Perri Klass et Lisa Damour tout en ajoutant : « demandez donc de l’aide quand vous en avez besoin, à votre pédiatre ou à un ami ou un membre de la famille en qui vous avez confiance. »
L’heure du coucher, un rituel immuable
Au fur et à mesure que votre enfant grandira, il s’agira de mettre en place comme une forme de rituel qui deviendra avec le temps des règles claires. Comme éteindre les appareils, lire à haute voix à l’heure du coucher ou tout simplement raconter une histoire. Établir des routines de coucher et des habitudes de sommeil régulières, explique l’article du NYT, est une solution qui a grandement fait ses preuves.
« Getting enough sleep on a regular basis and coming to school well-rested will help grade-school children’s academic performance and their social behavior as well. Keeping screens out of the bedroom becomes more and more important as children grow — and it’s not a bad habit for adults, either », souligne le Dr Perri Klass, auteur du livre « The Best Medicine: How Science and Public Health Gave Children a Future ».
Fait important à noter ou de rappeler, est les changements d’horaires. Nombre de parent ont dû faire preuve de flexibilité pendant le confinement en raison de la Covid-19. Les écoles à Maurice comme ailleurs étaient fermées pendant des semaines lors la pandémie. Mais avons-nous, parents, maintenu ceux-ci ? Or, respecter les horaires de sommeil des enfants, selon les spécialistes du sommeil « les aide à maintenir le cap. »
Horloge biologique de l’ado qui se dérègle
Par contre, à l’adolescence, l’horloge biologique de l’enfant se dérègle et il est « programmé » pour veiller plus tard et dormir plus tard, souvent au moment même où les écoles exigent de commencer plus tôt. Là encore, une bonne hygiène du sommeil en famille, notamment en ce qui concerne les écrans à l’heure du coucher, dans la chambre à coucher et même dans le lit, peut aider les adolescents à se déconnecter et à trouver le sommeil dont ils ont besoin.
En prenant le sommeil au sérieux, en tant qu’élément vital de la santé et du bonheur, les parents envoient un message important aux enfants, quel que soit leur âge. C’est du moins la réponse du Dr Perri Klass à la question que de nombreux parents se sont posés au moins une fois dans leur vie : pourquoi les enfants se lèvent-ils tôt lorsqu’ils sont jeunes et veulent-ils rester au lit jusqu’à midi lorsqu’ils sont adolescents ?