« Le succès du métro va au-delà des gains en termes de mobilité et de modernisation... »

C’est un projet très attendu, comme ce fut le cas pour les trois phases précédentes. Metro Express passe aujourd’hui à la vitesse supérieure avec la 4e phase, qui comprendra divers sous-phases. Nous estimons que, dans un premier temps, cette nouvelle ligne ferroviaire de 5,7 kilomètres sera au service de 15,000 passagers additionnels. Le projet ajoutera une touche encore plus moderne avec la construction de viaducs reliant Réduit à Moka, et deux nouveaux ponts. Le con-structeur Larsen & Toubro s’occupera aussi de la relocalisation des utilités publiques, la construction des drains et des travaux d’em- bellissement autour des stations, au nom- bre de quatre. Grâce à un autre partenariat public-privé avec MEL, plusieurs installations intégreront pleinement avec l’aménagement des projets de développement durable, via l’aménagement des routes piétonnières, des pistes cyclables, des ‘pick up/drop off’ et des ‘Park & Ride’ aussi. Le grand espace de ‘Park & Ride’ sera érigé par le groupe privé ENL (Moka Smart City) qui se chargera aussi de la connectivité avec leur Masterplan.

Vous dites toujours que la Phase 4 con- stitue un gateway pour l’Est. Après Saint Pierre, le métro arrivera-t-il jusqu’à Flacq en passant par Quartier Militaire ?L’installation ferroviaire à St Pierre sera une porte d’entrée vers l’Est. L’engouement du public pour ce nouveau mode de trans- port est très encourageant. Pour vous dire, très souvent les gens m’arrêtent et me demandent quand est-ce que le métro sera une réalité dans telle ou telle région. Ils nous témoignent aussi des avantages et des facil- ités qu’offrent le métro sur les lignes opéra- tionnelles. Le Premier ministre, Pravind Ku- mar Jugnauth en est aussi conscient d’où sa vision d’étendre le réseau de ce mode de transport dans d’autres régions de l’Île c’est- à-dire le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest. Dans cette optique, nous travaillons sur un « Stra- tegic Light Rail Master Plan. »

Côté environnemental, est-ce que la même philosophie mise en avant pour les phases 1, 2 et 3 sera adoptée pour la phase 4 ?

Oui, la même philosophie et les mêmes principes. L’environnement et le développe- ment durable sont ancrés dans notre ADN. La mission même du projet Metro Express est de réduire à long terme l’émission de carbone. En attendant nos projets d’éner- gie verte à la station de Barkly et ailleurs, le métro fonctionne à l’électricité et est donc déjà en soi, un véhicule vert. De plus, en tant que transport durable, nos trains ont un sys- tème de “regenerative braking” qui permet de récupérer et de stocker l’énergie générée dans une centrale pour d’autres usages sur le réseau dont, l’éclairage des stations et l’ali- mentation des guichets automatiques, entre autres. Par ailleurs, le lavage de nos trains se fait à travers le rainwater harvesting system. We are already eco-friendly.

Comment évaluez-vous l’accueil du public depuis que le métro fait le trajet Curepipe – Place d’Armes ?
Je dois avouer que l’engouement du public dépasse mes espérances. 45, 000 passagers nous font confiance au quotidien. Les trains restent remplis à longueur de journée. On ne parle plus d’heures de pointe. L’équipe d’opération a même dû ajuster son planning en ajoutant plus de trains à certaines heures pour répondre aux besoins de nos passagers. Etlà,jeneparlepasdesjoursoùilyades évènements dans la capitale ou dans d’au- tres villes. Tout récemment, nous avons eu le plaisir de collaborer avec Coca-Cola pour son festival Mauritius is Cooking et nous avons dû étendre nos heures d’opération. A cette occasion, nous avons eu un surplus de 30 pourcents du nombre de passagers. Égale- ment, pour le réveillon de Noël 2022, nous avions même doublé le nombre rien qu’en- tre la ligne opérationnelle d’alors, Port-Lou- is - Curepipe. En 4 années d’opération, 19 millions de passagers ont été transportés. Comme je le dis souvent, nous ne sommes pas là pour rivaliser ou concurrencer avec d’autres moyens de transport. Nous offrons un choix aux Mauriciens et à tous les voya-geurs. Aujourd’hui, le métro léger opère dans toutes les villes, aussi à Ebène et Réduit, bi- entôt nous irons en direction de Saint Pierre, c’est-à-dire vers l’Est, et aussi à La Vigie vers le Sud pour permettre à d’autres personnes de profiter de ce mode de transport moderne, confortable et écologique.

Diriez-vous que l’objectif de Metro Ex- press a été atteint avec ce service ?

Certainement. Metro Express connaît au- jourd’hui un gros succès non seulement par sa popularité, mais aussi par ses belles réalisations. La liste est tellement longue. Je vais mentionner l’implémentation du projet Metro Express sur 30 kilomètres à Maurice, cela en dépit des difficultés et obstacles en moins de 5 ans ! Je ne cesserai jamais de féliciter l’équipe formidable qui m’entoure. Je vous avoue que pendant la période de la COVID-19, comme tous les chefs d’entre- prises d’ailleurs, j’étais un peu inquiet vu que nous avions à compléter des travaux et faire rouler le métro, mais heureusement avec les bonnes stratégies, des actions con- crètes, des efforts concertés et la bonne vo- lonté qui nous anime, nous nous en sommes bien sortis. De plus, le succès du métro va au-delà des gains en termes de mobilité et de modernisation, puisque Metro Express Ltd est beaucoup plus qu’une compagnie de transport. Nous avons aussi lancé des projets environnementaux. Je fais référence notamment à l’Ebene Recreational Park, situé à Ebène et aménagé pour remplacer la promenade Roland Armand. Jusque-là, l’espace a accueilli plus de 450,000 visiteurs et devient de jour en jour un lieu de rencon- tre pour les Mauriciens de différents âges et même les expatriés. Dans la même logique de développement durable, nous avons in- stallé des panneaux photovoltaïques sur les toits des toilettes du parc. Ce qui a ré- duit la dépendance énergétique du parc de 80%. Nos projets d’embellissement qui sont d’ailleurs toujours en cours autour de l’alignement de la Phase 1 et qui le seront très bientôt pour les autres alignements, l’aménagement des parcs sociaux avec no- tamment des jardins d’enfants et parcours

de santé/open gym à Rose-Hill, Barkly, Bell Village et La Butte, et des espaces commer- ciaux dont des conteneurs à l’ancienne Arab Town, Rose-Hill, Barkly, Bell Village et La Butte où nous encourageons la participation des PMES qui contribuent d’une manière ou d’une autre au développement économique local, sont en faveur de la communauté.Nous offrons aussi depuis décembre 2022 aux passagers une publication gratuite, dont ce même magazine : Le METRO PRESSE, un magazine communautaire qui est financé par une compagnie privée à travers un par- tenariat, et il est distribué à chaque fin de mois dans les stations de métro.

Au final, je suis convaincu du bel avenir de Metro Express avec notre équipe formidable, l’encadrement et la formation de tout le personnel, le soutien indéfectible du Board, la vision du Premier ministre Pravind

Kumar Jugnauth, celle du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international, et ministre du Transport Routier et du Métro Léger, l’honorable Alan Ganoo et aussi l’apport des entreprises du privé pour promouvoir ce projet et ce mode de transport innovant. L’encouragement du public nous émerveille.

Dr Mootanah, vous aviez été investi de grandes responsabilités dans le domaine ferroviaire en Europe et en Australie. Pourriez-vous procéder à un exercice de comparaison avec ces pays et Maurice pour les lecteurs de METRO PRESSE ? Nous avons un système propre à notre île, qui est quand même une île paradisiaque avec nos beaux paysages, la nature, etc. Nous avons donc emmené le métro ici en les incorporant et en intégrant avec notre en- vironnement tropical en suivant les mêmes normes internationales, voire plus, mais sur- tout selon les besoins spécifiques de notre île. Nous n’avons donc absolument rien à en- vier aux autres pays, que ce soit les pays eu-ropéens, l’Australie, l’Asie, etc. Au contraire, nous avons su profiter de leur expertise pour faire de ce projet une réalité, qui quelques années seulement de cela, aurait été impen-sable. Pour vous dire, les trains sont de CAF, fabriqués en Espagne. D’ailleurs les mêmes trains sont sur les rails en Australie ou dans d’autres pays européens. Il faut aussi savoir que nous avons travaillé avec des consultants internationaux, les Singapouriens, ceux de France ou de l’Australie. Je suis donc très fier de notre système ferroviaire, surtout après avoir vécu et travaillé sur des méga-projets d’infrastructure ferroviaire en Europe et en Australie. Je l’affirme avec confiance.

Quel est le message que vous jugez le plus important que vous auriez aimé passer aux passagers de Metro Express ?
Je souhaite remercier tous nos passagers et ceux qui nous font confiance, à moi-même et à mon équipe. Nous sommes là aujourd’hui grâce à vous. Avec l’équipe formidable deMEL, le gouvernement et l’appui de tout un chacun, nous sommes confiants que l’avenir reste prometteur pour MEL. Fidèle à mes habitudes, je souhaite aussi réitérer mon ap-pel à la vigilance car, comme je le dis souvent « at MEL, safety is our first priority and we always put Safety First » : respectons les au- tres, soyons courtois, suivons les consignes, soyons toujours prudent et bon trajet.

Un dernier mot Dr Das Mootanah.

The last five years have been very busy and challenging as the CEO of this company; not only for me but also for all my staff at MEL. Personally, it is a great honour to have been entrusted by the MEL Board and the Govern- ment to lead and drive the implementation of this most complex project in my country of birth, especially after having gained unique cross-sector international exposure and ex- perience from abroad. What all of us, the Prime Minister, the Minister, the Board and our staff, as well as Larsen & Toubro, have realised in this short span of time is not only unique, but will stay forever as a once-in-a- lifetime achievement.